Plantation massive d’arbres « plus de mal que de bien »
Ce mardi 3 octobre, un groupe de scientifiques a publié une étude concluant que la plantation massive d'arbres risquait de faire plus de mal que de bien, en particulier dans les régions tropicales, où la monoculture peut conduire à la disparition d'écosystèmes complexes.
La plantation massive d’arbres pour le climat risque de faire « plus de mal que de bien », alerte une étude de l’université d’Oxford
GEO avec AFP, le 04/10/2023. Très en vogue, la plantation massive d’arbres pour combattre le réchauffement climatique – en stockant du carbone – est-elle une « absurdité », en particulier vis-à-vis de la biodiversité ? Un nombre croissant de scientifiques font ouvertement part de leurs doutes.
Des plantations dominées par 5 espèces d’arbres. Les masse homogènes des plantations les rend « très vulnérables aux maladies et a un impact négatif sur la biodiversité locale », dit à l’AFP le chercheur de l’Institut du changement environnemental de l’Université d’Oxford. Ces plantations sont en effet dominées par cinq espèces d’arbres, choisies en grande partie pour leur valeur en bois et en pâte à papier, ou pour leur vitesse de croissance. Les arbres seront finalement abattus, ce qui libérera du carbone.
Manque d’espace à l’échelle mondiale. D’autres critiques portent sur le manque d’espace à l’échelle mondiale pour les nombreux projets de plantation massive, la plantation de semis mal adaptés ou encore l’utilisation inadaptée des prairies et des zones humides en zones forestières.
La plantation d’arbres n’a-t-elle donc aucune valeur ? « Personne ne dit que les forêts peuvent à elles seules sauver notre environnement », répond M Daley d’American Forest. Il fustige les critiques « sommaires » qui ignorent les projets soigneusement calibrés impliquant des espèces indigènes dans des zones à reboiser.
10 règles d’or pour restaurer les forêts. Les Jardins botaniques royaux de Kew (Royaume-Uni) et l’organisation BGCI (Botanic Gardens Conservation International), conseillent notamment d’éviter les prairies ou les zones humides, de donner la priorité à la régénération naturelle et de sélectionner des arbres résistants et riches en biodiversité.
La première de ces règles d’or, tout le monde peut être d’accord : protéger d’abord les forêts existantes. « Ces forêts peuvent mettre plus de 100 ans à se reconstituer, il est donc essentiel de protéger ce que nous avons déjà avant d’en planter d’autres ».
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