Le consortium AGTER/AGCT/TINTA réalise son premier atelier au Brésil
L'activité s'est déroulée dans le cadre du projet : « Échange d’expériences de terrain pour le renforcement des capacités des communautés forestières en appui à l’Alliance Globale des Communautés Territoriales »
Lors de la COP26 de Glasgow en 2021, un certain nombre de gouvernements et de fondations philanthropiques se sont engagés à consacrer 1,7 milliards de dollars à la sécurisation des droits fonciers forestiers des peuples autochtones et des communautés locales (PA-CL). L’acheminement direct d’aides financières aux organisations autochtones reste pourtant très limité jusqu’à ce jour, plafonnant à moins de 2,9 % des montants déjà déboursés sur les deux dernières années (FTFG, 2023).
Certaines organisations représentatives des PA-CL ont ainsi créé des mécanismes de financement territorial afin d’orienter les investissements en cohérence avec leurs orientations politiques. L’Alliance Globale des Communautés Territoriales (AGCT), présente dans 24 pays tropicaux, fédère ces mécanismes financiers dans une plateforme globale, appelée Shandia.
L’association AGTER, qui travaille pour la gestion durable des ressources naturelles, s’est associée à l’AGCT et à TINTA (dont la collaboration est ancienne avec l’Alliance) pour proposer un chantier dans le cadre des activités du Comité Forêt, afin d’organiser des échanges entre ses organisations membres, visiter des expériences de fonds territoriaux déjà en place, et d’analyser leur potentiel et leurs limites. C’est le projet « Échange d’expériences de terrain pour le renforcement des capacités des communautés forestières en appui à l’Alliance Globale des Communautés Territoriales ».
Le premier échange a eu lieu dans l’Etat du Pará, en pleine Amazonie brésilienne, où il existe déjà plusieurs de ces mécanismes de financement territorial, fruits d’une longue collaboration entre les organisations sociales locales et certaines organisations non gouvernementales.
Du 18 au 23 Mars dernier, des représentant·e·s de l’Alliance Mésoaméricaine des Peuples et Forêts (AMPB) d’Amérique Centrale, des organisations représentatives des populations autochtones amazoniennes (la CONFENIAE d’Equateur, OPIAC de Colombie et AIDESEP du Pérou), ainsi que de l’APOIMT, organisation d’autochtones de la région Nordeste du Brésil, ont ainsi visité les expériences du Fonds Dema et du Fonds Mizizi Dudu (à Tauá, Laranjituba-África, et Bacuri) et échangé sur leurs initiatives à Belém, capitale du Pará.
Accompagnés par une petite équipe de facilitateurs d’AGTER et TINTA, le groupe a visité des villages de populations extractivistes et afro-descendantes qui pratiquent des systèmes de production agroforestiers, actuellement menacés par des méga-projets d’infrastructures liés à l’activité minière. Ils ont pu constater que l’obtention d’un financement modeste et d’un suivi technique par ces communautés villageoises a permis la fois (i) de consolider leur organisations, (ii) de diversifier leurs sources de revenus tout en préservant leurs écosystèmes forestiers, et (iii) d’établir des protocoles de consultation préalable libre et informée pour amorcer des dialogues équitables avec les représentants de grands projets étatiques d’infrastructure.
Ces échanges feront l’objet d’un rapport et de supports vidéos destinés à un public plus large. Ils devraient également se poursuivre lors du prochain atelier au Cameroun, puisqu’il est prévu que quelques représentant·e·s brésilien·ne·s se joignent à l’atelier-itinérant qui sera organisé à Mintom, et verra la visite des communautés Assok et Bemba 2.