Le consortium AGTER/AGCT/TINTA réunit 16 représentants des peuples autochtones et des fonds communautaires au sud du Cameroun
Un mois et demi après l’atelier-itinérant qui a eu lieu dans l’État du Pará (Brésil), une délégation internationale s’est réunie au sud du Cameroun pour un nouvel échange sur le renforcement des capacités des communautés forestières et sur les financements directs pour la gestion des forêts en Afrique centrale.
Près d’un mois et demi après l’atelier-itinérant au Brésil, un nouvel échange a été organisé au Cameroun du 20 au 27 mai 2024 dans le cadre du projet « Échange d’expériences de terrain pour le renforcement des capacités des communautés forestières en appui à l’Alliance Globale des Communautés Territoriales » financé par le Comité Scientifique et Technique Forêt (CST-F).
La délégation, composée de 8 membres du Réseau des Peuples Autochtones et Communautés Locales pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale (REPALEAC), représentant les 8 pays du Bassin du Congo, ainsi que 6 membres du REPALEAC Cameroun et 2 représentants des fonds communautaires brésiliens Dema et Mizizi Dudu (présents grâce à un cofinancement du projet IPLC Forest Facility de Rainforest Norway) ont pu échanger pendant 8 jours avec des populations autochtones Baka dans deux villages du Sud du Cameroun, à proximité de la Réserve de Faune de Djá, à six heures de la capitale Yaoundé.
Cet échange a eu pour objectif de réfléchir à la mise en œuvre de fonds gérés par et pour les autochtones, pour leur permettre une meilleure participation à la gestion durable des forêts. Contrairement au Brésil, où il existe déjà plusieurs mécanismes de financement territorial porté par (et pour) des organisations autochtones, notamment du fait d’une longue collaboration entre les organisations sociales locales et certaines organisations non gouvernementales, le sujet est totalement inexistant au Cameroun.
Les échanges au sein des villages ont permis de constater les nombreuses difficultés rencontrées par les communautés telles que l’alcoolisme, l’analphabétisme ou le manque d’accès sécurisé aux ressources forestières, alors que le cadre réglementaire des forêts communautaires et des réserves cynégétiques pourrait offrir des options viables de développement.
Sur la durée du séjour, les participant·e·s ont réfléchi à la trajectoire de renforcement organisationnel qui a permis d’aboutir à la création des fonds territoriaux communautaires, ainsi qu’aux différents obstacles que leurs associations doivent supporter pour recevoir des fonds climatiques.
Convaincus de l’intérêt de l’exercice de réflexion collectif à la fois international et décentré (au sein de villages plutôt que dans des salles climatisées à la capitale), les participant·e·s ont plaidé pour la continuité de ces échanges afin d’améliorer les processus de renforcement organisationnel, et de consolider des éléments de plaidoyer auprès des bailleurs.